Arlequin, serviteur de deux maîtres
de C. Goldoni
Une production du Piccolo Teatro de Milan
avec la mise en scène de G. Strehler
25 octobre – 18h00
Opéra d’Alger “Boualem Bessaih”
Dans le cadre du programme culturel «ITALIA, CULTURE, MEDITERRANEO» à l’initiative du Piccolo Teatro di Milano, du Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, de l’Ambassade d’Italie et de l’Institut Culturel Italien d’Alger, l’Algérie accueille la compagnie du Piccolo Teatro de Milan avec la célèbre comédie de Goldoni « Arlequin, serviteur de deux maîtres ».
L’événement aura lieu le 25 octobre 2018 au nouveau théâtre de l’Opéra « Boualem Bessaih » à Alger grâce à la collaboration de l’Opéra d’Alger et du Ministère de la Culture.
Fondé le 14 mai 1947 par Giorgio Strehler, Paolo Grassi et Nina vinchi, le Piccolo Teatro de Milan est le premier bâtiment italien, par ordre de temps, ainsi que le plus connu, en Italie et à L’Étranger. L’idée des fondateurs était de donner vie à une institution soutenue par l’etat et les autorités locales comme un service public nécessaire au bien-être des citoyens. « le théâtre d’art pour tous » était le slogan qui accompagnait le peu à sa naissance et même aujourd’hui il résume pleinement les objectifs: apporter à la scène des spectacles de qualité dirigée vers le public le plus large possible. Du 1991, le Piccolo Teatro di Milano est également « Teatro d’europa », tel que reconfirmé par l’article 48 bis du 1er juillet 2014. Mis en scène pour la première fois en 1947 par Giorgio Strehler, Arlequin, Serviteur de deux maîtres est devenu au cours du temps l’ambassadeur du Piccolo Teatro dans le monde entier.
Comme un phénix qui naît de ses cendres, ce spectacle est un défi à la nature éphémère du théâtre. Giorgio Strehler a souvent comparé son Arlequin à «un organisme vivant» qui nécessite d’évolution, changement et d’interprétations différentes. Voilà donc onze versions du spectacle, qui témoignent de la transformation d’un costume, testent l’innovation de l’écriture et parlent de l’évolution du metteur en scène et du théâtre. Un vrai exemple de «mémoire en action».
Arlequin reste une des productions fondantes de l’histoire du Piccolo Teatro; c’est une sorte de « prétexte » pour recréer une tradition favorable à l’art de l’acteur, à sa virtuosité et au «plaisir de jouer, plaisir d’être», comme Strehler disait. En ce sens, la continue
évolution d’Arlequin exprime une phase « aurorale » du théâtre, comprise et conservée par les publics du monde entier.
En cinquante ans le rôle d’Arlequin n’a été interprété que par deux acteurs, Marcello Moretti et Ferruccio Soleri à partir de 1963, ce qui amplifie son caractère exceptionnel et sa particularité de «art de la mémoire».
En tous cas, la version actuelle de Soleri et Ezio Frigerio – scénographe de beaucoup de productions de Strehler et de Arlequin depuis 1956 – n’est pas seulement une évocation nostalgique du chef d’œuvres du Maestro. Au contraire, s’inspirant à l’édition de 1956 plutôt
qu’à la version de 1987 – adieu mélancolique – Soleri et Frigerio donnent à Arlequin la fraîcheur du début.
Quel meilleur hommage pour Giorgio Strehler et pour la poésie vivante qu’Arlequin représente?
La comédie de l’art et le serviteur de deux maîtres
Genre basé sur la virtuosité verbale et gestuelle des acteurs, la comédie de l’art naît et se développe en Italie entre le XVI et le XVIII siècle lorsque les compagnies d’acteurs professionnels – les comiques de l’art – se déplaçaient de ville en ville pour représenter leurs spectacles même à l’étranger.
Les comiques de l’art jouaient à partir d’une série d’indications générales sur les entrées en scène des acteurs et sur l’alternance de l’action, dites canovaccio. Ils improvisaient d’abord et ensuite ils se spécialisèrent dans un rôle fixe qu’ils jouaient pendant toute leur vie et qu’ils transmettaient à leurs enfants. Les amoureux, les vieillards et les serveurs étaient les personnages typiques de la comédie de l’art. Ils étaient souvent caractérisés par une masque – synonyme de personnage – et par un costume qui le public reconnaissait et qui revenait dans toutes les mises en scène.
L’œuvre Valet de deux maîtres (titrée par Strehler Arlequin, Valet de deux maîtres pour souligner l’importance du personnage de l’Arlequin) est fondamentale pour comprendre la transformation de la comédie de l’art au XVIII siècle par Carlo Goldoni (1707-1793).
En partant de la tradition, l’auteur vénitien prétendait la suprématie du dramaturge sur l’acteur pour créer des personnages qui – loin
d’être que des masques – avaient leur propre épaisseur et réalisme. En respectant la tradition de la comédie de l’art, Goldoni a écrit en 1745 le canovaccio du Serviteur de deux maîtres, devenu enfin un texte complet.
Giorgio Strehler (1921 – 1997)
Le metteur en scène Giorgio Strehler naît à Trieste le 14 août 1921 d’une famille européenne: son père est autrichien, sa mère slave et sa grand-mère française.
L’amour pour l’art lui vient aussi de sa famille: de sa mère, violoniste, du grand-père, musicien et impresario théâtral, de sa grand mère, actrice.
Strehler se forme à Milan, où il prend son diplôme à l’Académie des Filodrammatici.
Pendant la deuxième guerre mondiale il combat dans la résistance; il est ensuite réfugié politique en Suisse où il met en scène des spectacles en français.
Après la guerre il revient en Italie et en 1947 il fonde le Piccolo Teatro di Milano avec Paolo Grassi et Nina Vinchi.
Pendant cinquante ans de direction, il renouvèle et il reforme le théâtre italien, persuadé de l’importance de cette forme d’art dans la vie politique et sociale. Il établit un important et toujours actif échange culturel entre le Piccolo Teatro et les autres théâtres européens. Il travaille à la formation de l’acteur en fondant en 1986 l’École de théâtre du Piccolo.
Ses spectacles sont 200 environs: des saisons théâtrales (dont des spectacles qui ont fait l’histoire du théâtre italien, comme Le jardin des cerisiers de Chevoc, Le tempête et Roi Lear de Shakespeare, Arlequin, Valet de deux maîtres et Le Campiello de Goldoni, Les géants de la montagne de Pirandello, Faust de Goethe, L’Opéra de quat’sous et La Bonne Âme du Se-Tchouan de Brecht) et d’opéra (Simon Boccanegra, Falstaff et Macbeth de Giuseppe Verdi; Don Juan, Les noces de Figaro, La flûte enchantée et Così fan tutte de
Mozart).
Parlementaire européen et Sénateur de la République, Giorgio Strehler est mort la nuit de Noël 1997.
La réservation n'est plus possible